Introduction

L'économie maritime rassemble les secteurs d'activités liés à la mer, c'est-à-dire :

  • l'extraction des ressources marines que constituent les matières premières (ressources vivantes, minérales et énergétiques),
  • l'exploitation des espaces et des propriétés physiques des eaux et des fonds marins qui sont aussi des ressources (énergies renouvelables et électronucléaire, pose de câbles sous-marins, construction d'infrastructures maritimes et côtières, transport maritime, Marine nationale),
  • l'exploitation des sites maritimes et côtiers remarquables (tourisme, loisirs, plaisance),
  • les industries utilisatrices et transformatrices des ressources biologiques (produits de la mer, algues),
  • les secteurs manufacturiers et les services qui interviennent en amont de l'exploitation de la mer : construction et réparation navale, construction nautique, services à l'énergie offshore, services financiers au transport et à la plaisance,
  • l’intervention de l’Etat en mer : défense, sûreté, sécurité, soutien aux activités maritimes et aux gens de mer, protection de l'environnement marin et côtier, recherche marine et océanographie opérationnelle.

Les « Données économiques maritimes françaises », publiées périodiquement par l'Ifremer depuis 1997, rassemblent un jeu d'indicateurs sectoriels visant à évaluer le poids économique des activités maritimes françaises, leur rôle dans l’économie nationale, leur place dans la concurrence internationale, ainsi que l’importance des services publics non marchands. La description des secteurs maritimes est effectuée à l’échelle nationale. Des indicateurs régionaux sont donnés sur les secteurs pour lesquels ils sont pertinents et disponibles. Par ailleurs nous nous efforçons de mieux prendre en compte la dimension européenne des activités maritimes.

Le périmètre de l’économie maritime, tel qu’il est défini dans les DEMF, a évolué marginalement depuis les premières publications, mais la structure initiale est restée permanente, comprenant un secteur primaire (extraction de ressources), des activités manufacturières, des activités de construction et travaux publics, de nombreux services. Ce périmètre comprend plus précisément les activités suivantes :

Secteur industriel

  • Filières des produits de la mer (qui recoupent le secteur primaire, le manufacturier et les services) : pêche maritime, aquaculture, commerce de gros et de détail, exploitation et transformation des algues, transformation des produits de la mer
  • Extraction de sel marin
  • Extraction de matériaux marins
  • Production d’énergie : centrales électriques installées sur le littoral, énergies renouvelables marines
  • Construction et réparation de navires : construction de navires civils et militaires, équipement naval, réparation navale, construction nautique
  • Travaux publics maritimes et fluviaux
  • Fabrication, pose et maintenance de câbles sous-marins
  • Services parapétroliers et paragaziers offshore
  • Tourisme littoral
  • Transport maritime et fluvial : services portuaires maritimes et fluviaux, transport maritime, transport fluvial
  • Assurances maritimes

Secteur public non marchand

  • Marine nationale
  • Intervention publique dans le domaine maritime : signalisation, sécurité et sûreté, formation des gens de mer, protection sociale
  • Protection de l’environnement littoral et marin
  • Recherche marine

Indicateurs et sources

Les activités maritimes du secteur industriel sont évaluées à l’aide d’indicateurs standard pour faciliter la mise à jour périodique des DEMF : chiffre d'affaires, valeur ajoutée, emploi, nombre d'entreprises, exportations. Le secteur public est décrit par les budgets, les effectifs et les coûts de personnels dévolus aux différentes missions.

  • Les indicateurs sectoriels fournis par l'Institut national de la statistique et des études économiques (INSEE) selon la nomenclature d’activités françaises (NAF) constituent une base d'information statistique fondamentale pour l'évaluation des secteurs industriels. La NAF fournit une partition sectorielle des activités sans doubles comptes, et permet des comparaisons internationales, étant issue de la nomenclature statistique des activités économiques dans la Communauté européenne (NACE).
  • Les comptes satellites, comme ceux des transports, du tourisme et de l'environnement, sont aussi des sources utiles.
  • L'évaluation de certains secteurs non identifiés spécifiquement par la nomenclature d’activités peut nécessiter un recours aux données des associations professionnelles et de certaines entreprises.
  • Les indicateurs permettant des comparaisons européennes sont, pour la plupart, issus d'Eurostat et des associations professionnelles.
  • Pour le secteur public, le travail de collecte d'information bénéficie de la collaboration précieuse des services spécialisés (tout particulièrement l’état-major de la Marine, la direction des Affaires maritimes) et des organismes de recherche scientifique.

Une difficulté importante pour l'évaluation de l'économie maritime nationale est que plusieurs activités maritimes ne sont pas renseignées directement dans les statistiques officielles mais intégrées à des classes plus vastes, effectivement renseignées et comprenant des activités maritimes et non-maritimes (p.ex. fabrication de câbles, extraction de granulats, certaines activités touristiques). L’évaluation de la partie purement maritime requiert des estimations. Les mises à jour successives des DEMF visent à améliorer celles-ci ainsi que la qualité et la traçabilité des indicateurs en général.