Secteur industriel
9. Transport maritime et fluvial

Le transport maritime et fluvial regroupe les activités de la flotte et des ports de commerce maritimes et fluviaux. Nous élargissons ainsi l'économie maritime à la navigation intérieure, à des fins d'harmonisation avec le périmètre des activités maritimes pris en compte par la Commission européenne. L'activité de la flotte comprend le transport de marchandises et de passagers. L'activité des ports maritimes et fluviaux regroupe l’exploitation et l’organisation générale des ports, les services portuaires au navire et à la marchandise. Les ports militaires sont exclus.

9.1. Activités portuaires

Tableau 1. Chiffres-clefs des services portuaires maritimes et fluviaux
2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012
Chiffre d'affaires (M€) 1350 1262 1329 1379 1316 ND 1170 1344 1261 ND
Valeur ajoutée (M€) 822 799 830 869 840 ND 548 634 657 ND
Emploi (personnes) 1 10327 10183 9692 9841 8897 ND 8828 8795 7936 ND
Emploi ETP (personnes) ND ND ND ND ND ND 8606 8440 8141 ND
Taux d'exportation (%) 30.1 25.1 24.5 22.6 20.9 ND 1.2 0.5 1.6 ND
Nombre d'entreprises 231 244 294 316 288 ND 169 252 155 ND
  • 1 Effectif salarié au 31/12.

Sources : INSEE/SUSE pour 2003-2007, code NAF 63.2C : exploitation des ports maritimes et fluviaux (dont établissements portuaires), consignation maritime, entretien et maintenance des navires (hors réparation), pilotage, remorquage, lamanage, sauvetage en mer, renflouement des navires, signalisation par phares et balises. Sauf entreprises de CA inférieur à 76300 euros pour 2003-2004; sauf micro-entreprises pour 2005-2007. - INSEE/Esane pour 2008-2011, code NAF 52.22Z : services auxiliaires des transports par voie d'eau (entretien et maintenance des navires relèvent de la réparation navale depuis 2008). Données manquantes pour 2008. De 2009 à 2011, toutes entreprises actives. Direction générale des douanes pour les exportations (opérations d'au moins 1000 EUR, transaction intra-communautaires d'opérateurs de CA annuel supérieur à 150000 EUR).

Tableau 2. Emplois directs dans les « grands ports maritimes »
2004 2005 2006 2007 2008 2009
Services de l'Etat (personnes) 1 1282 1307 1477 1477 1673 1528
Dont douaniers (personnes) 484 484 608 608 789 898
Établissements portuaires (personnes) 5408 5415 5203 5203 5079 5052
Professions portuaires (personnes) 2 22644 22455 22571 24578 28441 29271
Dont pilotage (personnes) 523 521 510 515 522 541
Dont remorquage (personnes) 645 725 664 664 705 702
Dont lamanage (personnes) 382 353 360 360 369 361
Total (personnes) 29334 29177 29251 31258 35193 35851
  • 1 Dont personnels des Affaires maritimes
  • 2 Pilotage, remorquage, lamanage, manutention, armements, agences maritimes, consignation, courtage, transit.

Source : ministère chargé des Transports/DGITM, enquête auprès des grands ports maritimes, services maritimes et services douaniers.

Les activités portuaires impliquent une diversité de services au navire et à la marchandise. Les services ministériels en charge du transport maritime assurent un suivi des emplois directs dans les grands ports maritimes ; la mise à jour la plus récente de ces données a été réalisée pour 2009. De l’ensemble suivi il faut soustraire les activités prises en compte dans les chiffres-clefs des services portuaires de cette section, la manutention portuaire (cf. infra) et les activités liées aux interventions publiques (voir plus loin ce chapitre). Sont donc à retenir : les services des douanes et les professions portuaires hors services aux navires et hors manutention. Les consignataires maritimes et les personnels des armements travaillant dans les grands ports maritimes feront cependant l’objet d’un compte double inévitable. On retient donc 22758 emplois directs supplémentaires pour 2009, repris pour les deux années suivantes, faute d’informations complémentaires.

Tableau 3. Chiffres-clefs de la manutention portuairee
2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011
Chiffre d'affaires (M€) 954 1009 1063 1152 1294 ND 1339 1476 1260
Valeur ajoutée (M€) 398 417 465 474 547 ND 469 580 413
Emploi (personnes) 1 5925 5892 6068 6116 6385 ND 5807 6187 5591
Emplois ETP (personnes) ND ND ND ND ND ND 4986 5090 4628
Nombre d'entreprises 153 155 181 186 188 ND 208 215 191
Taux d'exportation (%) 25.1 24.5 20.2 15.8 17.4 S S S 1.8
  • 1 Effectifs salariés au 31/12.
  • S secret statistique
  • ND non disponible

Source : INSEE/SUSE pour 2003-2007, code NAF 63.1A, sauf entreprises de CA inférieur à 76300 euros pour 2003-2004 et sauf micro-entreprises pour 2005-2007 ; INSEE/Esane pour 2008-2011, code NAF 52.24A, toutes entreprises actives; données manquantes pour 2008. Direction générale des douanes pour les exportations; transactions supérieures à 1000 EUR, transactions intra-communautaires d'opérateurs de CA supérieurs à 150000 EUR.

9.2. Trafics de marchandises : ports français

  • Le ralentissement économique a affecté les volumes de trafic des ports français. Le trafic total a baissé de 14% en volume de 2008 à 2012.
  • En croissance modérée jusqu’en 2007, les trafics de marchandises diverses, notamment de conteneurs, ont cessé de progresser depuis cette date. Après une reprise en 2010, les trafics de vracs secs sont aussi restés stables.
  • Le trafic de vracs liquides, majoritaire dans les trafics portuaires français (43% du volume de trafic total en 2012), a perdu 20% en volume de 2006 à 2012. Cette baisse s’explique par les difficultés du secteur du raffinage en Europe en général et en France en particulier : baisse de la demande nationale de produits raffinés ; concurrence accrue des raffineries du golfe Persique ; pertes de marchés à l’exportation des produits raffinés sous l’effet de la concurrence américaine qui bénéficie d’une différence de prix des hydrocarbures (sous l'effet de la production de gaz de schiste).
  • Les résultats 2013 des ports français indiquent une légère reprise sur les trafics de vracs secs (céréales et minerais), de diverses et de conteneurs, tandis que ceux de vracs liquides poursuivent leur baisse.
Tableau 4a. Trafic total de marchandises des ports français
2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012
Vracs liquides (millions de tonnes) 163.6 168.8 170.3 178 183.3 178.5 181.3 167.4 157.1 160.7 146.8
Vracs secs (millions de tonnes) 83 85.7 82.1 82.2 85.8 84 86.1 66.4 80.2 74.7 74.1
Diverses conteneurisées (millions de tonnes) 29.4 32 35.8 35.2 40.7 47 44.2 41.3 43.9 36.9 39.1
Diverses non conteneurisées (millions de tonnes) 69.2 71.4 74.8 75.4 81.5 83.4 82.2 80.1 81.2 83.3 79.8
Diverses total (millions de tonnes) 98.6 103.4 110.6 110.6 122.2 130.4 126.4 121.4 125.1 120.2 118.9
Total (millions de tonnes) 345.2 357.9 363 370.8 391.3 392.9 393.8 355.2 362.4 356.2 339.8
Tableau 4b. Trafic de marchandises des principaux ports français
2008 (millions de tonnes) 2012 (millions de tonnes)
Marseille 95.94 85.63
Le Havre 80.53 63.52
Dunkerque 57.69 47.63
Calais 40.39 34.14
Nantes-Saint-Nazaire 33.62 29.87
Rouen 22.69 21.16
La Rochelle 7.9 8.35
Bordeaux 9.01 8.19
Port Réunion 4.29 4.1
Guadeloupe 3.58 3.8
Sète 3.06 3.53
Bayonne 3.74 3.27
Caen Ouistreham 3.66 3.15
Bastia 2.92 3.12
Fort-de-France 3.13 3.11
Brest 2.79 3.03
Lorient 3.01 2.48
Toulon 1.41 2.34
Port-la-Nouvelle 1.93 1.94
Ajaccio 1.36 1.67
Dieppe 2.01 1.62
Cherbourg 2.62 1.57
Saint-Malo 1.93 1.45

Source : DGITM/Bilans annuels des ports maritimes

9.3. Trafics de marchandises : ports européens et mondiaux

En Europe, les volumes de trafic conteneurisé ont été affectés par le ralentissement économique sans que la hiérarchie des ports en ait été bouleversée. L’Europe du nord maintient sa prépondérance. En Méditerranée occidentale, les ports espagnols et, dans une moindre mesure, italiens, sont les plus dynamiques. En Méditerranée orientale, Ambarli enregistre une croissance rapide.

Tableau 5. Principaux ports européens de conteneurs
2012 (millions d'EVP) 2008 (millions d'EVP)
Rotterdam 10.94 10.63
Hambourg 8.89 9.77
Anvers 8.17 8.38
Brême-Bremerhaven 6.13 5.48
Valence 4.47 3.61
Algeciras 4.1 3.3
Gioia Tauro 3.73 3.16
Felixstowe 3.37 3.13
Ambarli (1) 3.02
Le Havre 2.11 2.51
Barcelone 1.75 2.56
Gênes 1.58 1.46
Southampton 1.49 1.62
  • 1 Donnée 2008 manquante

Source : Eurostat

Trafic conteneurisé international

  • Après deux décennies de croissance ininterrompue avoisinant les 10% annuels, les volumes de trafic conteneurisé ont baissé en 2009 d’environ 9% sous l’influence de la récession européenne, les échanges Asie-Europe baissant même de 9,5%. Depuis 2010 la croissance est inégale selon les régions mais se poursuit sous l’effet d’une lente reprise européenne.
  • Au niveau mondial, les ports asiatiques et principalement chinois dominent le trafic de conteneurs.
Tableau 6. Principaux ports mondiaux de conteneurs en 2012
2012 (millions d'EVP) p 2011 (millions d'EVP) 2000 (millions d'EVP) 2001 (millions d'EVP) 2002 (millions d'EVP) 2003 (millions d'EVP) 2004 (millions d'EVP) 2005 (millions d'EVP) 2006 (millions d'EVP) 2007 (millions d'EVP) 2009 (millions d'EVP)
Shangaï (Ch) 32.5 31.7 5.61 6.33 8.81 11.37 14.57 18.08 21.71 26.15 25
Singapour 1 31.6 29.94 17.04 15.57 16.94 18.41 21.33 23.19 24.79 27.93 25.87
Hong-Kong (Ch) 23.1 24.38 18.1 17.8 19.14 20.82 21.93 22.6 23.54 23.88 20.98
Shenzen (Ch) 22.94 22.57 3.99 5.08 7.61 10.7 13.65 16.2 18.47 21.1 18.25
Busan (C) 17.03 16.18 7.54 8.07 9.45 10.37 11.43 11.84 12.03 13.27 11.95
Ningbo (Ch) 14.97 14.69 ND ND ND 2.77 4 5.21 7.07 9.36 10.5
Canton (Ch) 14.52 14.4 ND ND ND 2.76 3.31 4.69 6.6 9.2 11.19
Tsingtao (Ch) 14.5 13.02 2.12 2.54 3.41 4.24 5.14 6.31 7.7 9.46 10.26
Dubaï (EAU) 13.28 13 3.06 3.5 4.19 5.15 6.43 7.62 8.92 10.65 11.12
Tianjin (Ch) 12.3 11.5 ND ND ND ND ND ND ND ND 8.7
Rotterdam (NL) 11.9 11.88 6.28 6.1 6.52 7.1 8.3 9.25 9.65 10.79 9.74
Port Klang (M) 9.99 9.6 ND 3.76 4.5 4.8 ND ND ND ND 7.31
Kaoshiung (TW) 9.781 9.64 7.42 7.54 8.49 8.81 9.71 9.47 9.77 10.26 8.58
Hambourg (All) 8.93 9.01 4.25 4.69 5.37 6.14 7.03 8.09 8.86 9.9 7.01
Anvers (B) 8.63 8.66 4.08 4.22 4.78 5.44 6.06 6.48 7.02 8.18 7.31
L. Angeles (USA) 8.08 7.94 4.88 5.18 6.11 6.61 7.32 7.48 8.47 8.36 6.75
Dalian (Ch) 8.06 6.4 ND ND ND ND ND ND ND ND ND
Tanjung Pelepas (M) 7.72 7.5 ND ND ND ND ND ND ND ND 6
Xiamen (Ch) 7.2 6.46 ND ND ND ND ND ND ND ND 4.68
Laem Chabang (Th) 5.93 5.73 ND ND ND ND ND ND ND ND 4.62
  • Ch Chine
  • C Corée du sud
  • TW Taiwan
  • EAU Emirats arabes unis
  • M Malaisie
  • Th Thaïlande
  • p Données provisoires
  • 1 Les statistiques de Singapour excluent celles du port de Jurong
  • ND non disponible

Source : CNUCED / RMT

9.4. Entreprises de transport maritime et flottes de commerce

Tableau 7a. Chiffres-clefs des transports maritimes et côtiers
2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011
Chiffre d'affaires (M€) 5586 6686 7735 8767 10416 S 9903 12654 12693
Valeur ajoutée (M€) 881 1204 1391 1037 1646 S 4 1940 461
Emploi 1 12926 12949 13209 13606 14057 S 13556 14151 12559
Emplois ETP ND ND ND ND ND S 12956 12917 12577
Nombre d'entreprises 321 325 506 560 561 S 481 727 692
Taux d'exportation (%) 70 74 77 22 80 S 1 S 1
  • 1 Effectifs salariés au 31/12.
  • ND non disponible
  • s secret statistique

Sources : INSEE/SUSE, codes NAF 2003 61.1A (transport maritime) et 61.1B (transport côtier) pour 2003-2007, sauf entreprises de CA inférieur à 76300 euros jusqu'en 2004 et sauf micro-entreprises de 2005 à 2007. - INSEE/Esane, codes NAF 2008 50.10Z (transport maritime de passagers) et 50.20Z (transport maritime de fret) pour 2008-2011, entreprises actives d'au moins un salarié. Direction générale des douanes pour les exportations: transactions hors UE supérieures à 1000 euros et transactions intra-communautaires d'entreprises de CA supérieurs à 150000 euros.

Tableau 7b. Chiffres-clefs de la location de navires de transports maritimes et fluviaux
2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011
Chiffre d'affaires (M€) 141 128 156 245 344 ND 660 484 S
Valeur ajoutée (M€) 71 84 47 102 135 ND 496 413 S
Emploi 1 91 129 144 216 183 ND 6 26 S
Emplois ETP ND ND ND ND ND ND 6 24 S
Nombre d'entreprises 71 88 408 546 613 ND 345 515 S
Taux d'exportation (M€) 63 66 27 41 27 ND 7 S S
  • 1 Effectifs salariés au 31/12.
  • s secret statistique
  • ND non disponible

Sources : INSEE/SUSE, codes NAF 2003 71.2C pour 2003-2007, sauf entreprises de CA inférieur à 76300 euros jusqu'en 2004 et sauf micro-entreprises de 2005 à 2007. - INSEE/Esane, codes NAF 2008 77.34Z pour 2008-2011, entreprises actives d'au moins un salarié. Direction générale des douanes pour les exportations: transactions hors UE supérieures à 1000 euros et transactions intra-communautaires d'entreprises de CA supérieurs à 150000 euros.

  • Les chiffres-clefs de cette section renseignent sur les activités de transport maritime d’une part et d’affrètement des navires de commerce maritimes et fluviaux d’autre part.
  • Dans ce chapitre, les activités de logistique des transports maritimes et fluviaux, celles des commissionnaires en douanes et des commissaires de transport en fret maritime ne sont pas renseignées. Dans les statistiques nationales, elles sont regroupées dans un secteur qui comprend les activités similaires pour les autres modes de transport ; ce secteur hétérogène n’est pas pris compte ici. Le décompte des emplois portuaires qui figure en début de chapitre comprend toutefois, parmi les personnels relatifs à ces activités, ceux qui sont actifs en zones portuaires.

Principales tendances du transport maritime international

  • Les données du présent rapport n’enregistrent pas encore la « reprise mondiale fragile » qu’observe le FMI. La contraction des économies occidentales depuis 2008 et le ralentissement de la croissance économique chinoise en 2011-2012 ont eu des effets combinés avec l’entrée en flotte d’un flux important de nouveaux navires, déjà constatée dans l’édition précédente de ce rapport. Le déclassement accéléré des navires vieillissants, d’un niveau sans précédent en 2012, n’a pas suffi à atténuer sensiblement le problème des surcapacités.
  • L’effet de la situation économique générale sur le transport maritime diffère selon les marchés. Le transport de vracs secs et celui de produits pétroliers ont été particulièrement touchés par la faiblesse des taux de fret en 2011 et 2012 ; ces difficultés ont aussi affecté le transport de conteneurs, marché très différent où les surcapacités sont considérables ; une lente reprise de la demande conjuguée à une baisse de l’entrée en flotte de nouveaux navires laissait entrevoir une possible amélioration à partir de 2013. Sur le marché de la croisière, d’une maturité inégale selon les pays de clientèle, une baisse de la demande et des prix a été enregistrée mais un retournement favorable de tendance était sensible à la fin de 2013. Le transport de GPL et celui de GNL sont, pour leur part, inscrits dans des dynamiques de marché favorables et profondément renouvelées sous l’effet d’une demande asiatique en forte hausse et de la compétitivité accrue des gaz de schiste américains.
  • A part le contexte économique, l’évolution des routes maritimes est un paramètre de nature à influencer durablement l’activité de transport. Les premières expériences de mouvements de navires ont été réalisées par les routes arctiques (passages Nord-Est et Nord-Ouest). La poursuite du réchauffement climatique permettrait l’exploitation commerciale de ces routes une partie de l’année dans un proche avenir. Au registre des nouvelles routes, l’ouverture du nouveau canal de Panama aura un impact évident sur les liaisons Atlantique-Pacifique.
  • L’autre paramètre important pour l’évolution de l’activité de transport maritime et particulièrement pour ses coûts concerne les réglementations des émissions atmosphériques des navires. La nouvelle norme de teneur en soufre de 0,1% pour les combustibles des navires traversant les zones à émissions contrôlées de soufre, notamment, concernant l’Europe, la Manche, la mer du Nord et la Baltique, entreront en vigueur début 2015. La directive 2012/33/UE renforce et généralise cette norme à toutes les zones maritimes de l’UE et s’appliquera début 2020. Par ailleurs, l’Organisation maritime internationale (OMI) a récemment adopté des orientations réglementaires d’efficacité énergétique visant la baisse des émissions de gaz à effet de serre par le transport maritime international.

La flotte française de commerce

Tableau 8. Flotte de commerce sous pavillon français 1
Effectifs (personnes) Capacité (milliers de jb) Port en lourd (milliers d'euros)
Flotte pétrolière, dont : 52 2248 3792
Pétrolier 43 1863 3455
Transporteur de gaz liquéfié 9 385 337
Navires de charge, dont : 64 2208 2253
Vraquier 0 0 0
Autres navires de vracs secs 1 2 3
Porte-conteneurs intégral 24 1991 2142
Roulier 23 180 82
Cargo 15 26 21
Autres types de navires 1 9 5
Navires à passagers, dont : 74 895 152
Paquebot 5 49 6
Transbordeur (roulier passagers) 44 833 143
Vedette à passagers 7 2 0
Autre navire à passagers 18 10 3
Total navires de charge et de passagers 190 5351 6197
Navires de services spécialisés, dont : 18 153131
Câblier 10 111033
Support de travaux maritimes 4 2153
Recherche sismique 4 39945
Navires de services offshore, dont : 55 100429
Navire de ravitaillement de plateformes 14 31458
AHTS 2 14 29468
Ravitailleur multi-rôle 6 25952
Navire d'assistance 8 7724
Transport de personnel 11 3688
Autre navire de service offshore 2 2139
Autres navires de service, dont : 38 43815
Drague 3 12337
Remorqueur en cabotage international 29 18368
Recherche océanographique 6 13110
Total navires de services 111 297375
  • 1 01/01/2014 ; Navires de plus de 100 UMS, affectés au transport de passagers, de marchandises au long cours ou au cabotage ; Navires de services de plus de 100 UMS, au cabotage international ou au long cours.
  • 2 Anchor Handling Tug Supply vessel

Source : MEDDE/ DGITM, DAM, MFC, « Flotte de commerce sous pavillon français - Etat au 1er janvier 2014 », Paris : MEDDE, 2014.

Observations

  • Dans la classification des navires sous pavillon français publiée par le ministère en charge des transports, une flotte de services maritimes est maintenant détaillée qui comprend, entre autres, les navires scientifiques.
  • Depuis le début de 2009, la flotte de commerce de plus de 100 UMS a perdu 18 unités et plus de 20% de sa capacité totale en port en lourd ; la capacité unitaire moyenne est en baisse de 15% sur la même période. Cette évolution affecte surtout la flotte pétrolière (perte du tiers de la capacité totale en port en lourd depuis 2009). Le nombre de navires de charge diminue de 79 à 64 pour une capacité totale inchangée ; les navires à passagers maintiennent leurs effectifs et leur capacité totale.
  • L’âge moyen de la flotte de commerce sous pavillon français était de 7,7 ans au 1er janvier 2014. L’âge moyen de la flotte mondiale de commerce était de 20,34 ans au 1er janvier 2013 ; il était de 9,6 ans en moyenne pondérée par le port en lourd, les nouveaux navires étant de taille supérieure à ceux qu’ils remplacent (source : CNUCED/RMT).

La flotte mondiale de transport maritime

  • Dans le contexte de ralentissement économique en Europe, aux Etats-Unis et au Japon, la flotte mondiale de commerce a enregistré une croissance accélérée de sa capacité en port en lourd sous l’effet des commandes passées jusqu’en 2007 et malgré les nombreuses sorties de flotte et la forte baisse des nouvelles commandes. Début 2013, la capacité totale a doublé depuis 2001. 2012 est la première année de ralentissement des entrées en flotte depuis 2001 (le nombre d’entrées en flotte était inférieur à celui à l’année précédente).
  • La structure de la flotte mondiale a beaucoup évolué depuis trois décennies. La part des transporteurs de vracs secs et des porte-conteneurs dans la capacité totale continue de croître sensiblement. Celle des navires pétroliers est passée de 50% à 30% depuis 1980.
Tableau 9. Flotte mondiale de transport maritime 1
1980 1985 1990 1995 2000 2005 2010 2013
Pétroliers (millions de TPL) 339 261 246 268 282 336 450 491
Transporteurs de vracs secs (millions de TPL) 186 235 235 262 276 321 457 685
Transporteurs de diverses (millions de TPL) 116 106 103 104 101 92 108 80
Porte-conteneurs (millions de TPL) 11 20 26 44 64 98 169 207
Autres (millions de TPL) 31 45 49 58 75 49 92 166
  • 1 Navires de 100 jb et plus, données au 1er janvier. FPSO et navires de forage inclus. Navires fluviaux, de pêche, de défense, yachts, plateformes offshore et barges exclus.

Source : CNUCED/RMT.

9.5. Transport fluvial

Le transport fluvial est le transport de marchandises et de passagers par voies navigables. Les voies navigables sont les fleuves, rivières, lacs et canaux sur lesquels des navires de capacité d'emport supérieure ou égale à 50 tonnes peuvent naviguer normalement en charge (source : Eurostat). Le transport fluvial est compris dans le périmètre de l’économie maritime présentée dans ce rapport conformément à l’option retenue par la Commission européenne pour la base de données économiques construite en appui à la Politique maritime intégrée (2007). Cette option est elle-même justifiée par l’importance du transport fluvial et du fluvio-maritime pour les ports maritimes d’Europe du Nord (Belgique, Pays-Bas, Allemagne, Royaume-Uni) ; c’est également le cas de la France pour des liaisons plus localisées dans le pays (Seine aval, Rhin-Meuse).

Tableau 10. Chiffres-clefs du transport fluvial
2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011
Chiffre d'affaires (M€) 490 538 613 551 681 738 653 706 774
Valeur ajoutée (M€) 149 153 175 179 209 366 207 224 234
Emploi 1 2461 2616 2758 2873 3116 2869 S 3071 3099
Emploi ETP ND ND ND ND ND 2821 S 2870 2963
Nombre d'entreprises 549 584 1004 1051 1057 1096 1061 1023 1086
Taux d'export (%) 28 31 31 21 30 S S S S
  • 1 Effectifs salariés au 31/12.
  • ND non disponible
  • S secret statistique

Sources : INSEE/SUSE, codes NAF 2003 61.2Z (transports fluviaux) pour 2003-2007, sauf entreprises de CA inférieur à 76300 euros jusqu'en 2004 et sauf micro-entreprises de 2005 à 2007. - INSEE/Esane, codes NAF 2008 50.30Z (transports fluviaux de passagers) et 50.40Z (transports fluviaux de fret) pour 2008-2011, entreprises actives d'au moins un salarié. Direction générale des douanes pour les exportations: transactions hors UE supérieures à 1000 euros et transactions intra-communautaires d'entreprises de CA supérieurs à 150000 euros.

9.5.1. Trafic fluvial de marchandises et de passagers en France

  • Le trafic fluvial de marchandises a connu une croissance lente d’environ 15% sur la décennie 2000 et une cyclicité non négligeable. Après une baisse depuis 2010, le volume total de trafic a progressé en 2013.
  • Le trafic de conteneurs, modeste en volume, a doublé sur la période 2000-2010. Malgré les effets momentanés de la récession, sa croissance se poursuit. Il représentait plus de 10% du trafic total en t-km en 2012.
  • La part des armements sous pavillons étrangers se situait à 34% en 2012, en léger tassement depuis 2006.
  • En France, le bassin principal d’activité est, de loin, celui de la Seine : 53% du trafic fluvial de marchandises en 2013, en tonnes-km.
  • Le projet de canal Seine-nord Europe, qui implique trois pays, constitue un dossier majeur du secteur fluvial français. La liaison Île-de-France-Escaut-Amsterdam, initialement prévue pour 2017, contribuerait au report modal du routier vers le fluvial. Un rapport de janvier 2013 du Conseil général de l’environnement et du développement durable et de l’Inspection générale des finances, constatant une dérive des coûts, des conditions financières et des prévisions de trafic dans un contexte de ralentissement économique, préconisait un report du projet et une révision de ses modalités techniques. Les conclusions de la mission de reconfiguration du projet, publiées en décembre 2013, devaient orienter les choix de révision technique.
  • Le trafic de passagers constitue en grande partie une forme de tourisme intérieur, d'un intérêt limité pour l'économie maritime. L'activité a été dynamique dans la période récente, son chiffre d’affaire croissant de 7% de 2008 à 2011.
Tableau 11a. Trafic fluvial français de marchandises (hors transit rhénan)
Total (Gt-km) Conteneurs (k EVP)
1997 5.68 ND
1998 6.21 ND
1999 6.83 ND
2000 7.26 202.1
2001 6.72 212.72
2002 6.94 220.63
2003 6.89 281.04
2004 7.32 368.87
2005 7.86 399.57
2006 7.95 418.67
2007 7.54 458.97
2008 7.5 399.4
2009 7.42 443.1
2010 8.06 490
2011 7.86 532
2012 7.83 560
2013 7.91 ND

Source : VNF, comptes des transports.

Tableau 11b. Trafic fluvial français de marchandises par bassins
2013 (Gt-km) 2012 (Gt-km)
Moselle 0.35 0.29
Nord-Pas-de-Calais 0.87 0.88
Rhin 1.1 1.01
Saône-Rhône-Méditerranée 1.3 1.35
Seine 4.21 4.23

Source : VNF

9.5.2. Trafic fluvial de marchandises en Europe

  • L’Europe dispose de bassins majeurs par le volume de trafic : Rhin, Danube inférieur et Pays-Bas ; et de plusieurs bassins plus modestes mais importants : Belgique, Seine, Elbe, Mittelland-Kanal, Danube moyen et supérieur, Ruhr, Rhône-Saône.
  • Le trafic fluvial européen était encore affecté, en 2012, par une conjoncture défavorable due au manque de croissance économique. Les surcapacités résultantes ont fragilisé la situation financière des entreprises. La situation par types de trafic, par pays et par bassins était cependant contrastée en 2012 : baisse assez générale des minerais et métaux liés à la sidérurgie, hausse des produits agricoles et des combustibles solides dans plusieurs bassins, évolution contrastée des produits chimiques selon les bassins.
  • Les ports intérieurs européens sont aussi desservis par le transport fluvio-maritime, forme de transport maritime qui consiste en services effectués par des navires de commerce parcourant routes maritimes et voies de navigation intérieures. L’avantage de ces services tient à l’absence de rupture de charge ; l’inconvénient tient à la mixité des caractéristiques techniques des navires utilisables (taille, manœuvrabilité, tirant d’eau) qui en limite les performances maritimes d’un côté et fluviales de l’autre. En Europe, le fluvio-maritime est important au Royaume-Uni (Tamise, Humber, Forth) : 40 millions de tonnes en 2011 ; en Russie (Volga, Neva) : 20 Mt en 2013 ; Suède : 8 Mt annuelles environ ; France (Seine aval) : 3,5 Mt ; Finlande : près de 2 Mt ; Belgique : 1,5 Mt ; Allemagne : 1,3 Mt ; Roumanie (Danube aval). (Source : CCNR, Observation du marché 2013).
Tableau 12a. Trafic fluvial de marchandises en Europe : les principaux pays
Belgique (millions de tonnes) Allemagne (millions de tonnes) France (millions de tonnes) Pays-Bas (millions de tonnes) Roumanie (millions de tonnes)
1996 107 227 47 289 ND
1997 106 233 58 319 ND
1998 106 236 62 316 ND
1999 110 229 66 311 ND
2000 120 242 71 314 ND
2001 128 236 68 329 ND
2002 134 232 67 312 ND
2003 137 220 64 293 ND
2004 147 236 67 319 30
2005 160 237 68 318 33
2006 166 243 71 318 29
2007 135 249 76 324 29
2008 130 246 73 345 30
2009 108 204 68 271 25
2010 162 230 73 347 32
2011 173 222 68 345 29
2012 190 223 69 350 28
2013 187 227 69 356 27

Source : Eurostat