Secteur industriel
6. Travaux publics maritimes et fluviaux

Les « travaux maritimes et fluviaux » regroupent la construction d’ouvrages et les travaux exécutés en mer, en rivière ou sur un plan d’eau intérieur ; par exemple, voies navigables, ports, ouvrages fluviaux, ports de plaisance, écluses, barrages et digues, plateformes offshore ; dragage des voies navigables, réalisation de travaux dans l’eau : batardeaux, piles et ponts. Ces travaux concernent la construction, l’entretien et la maintenance. Ils comprennent également le curage des fossés, l’aménagement des berges, les travaux sous-marins, les travaux de génie hydraulique.

Tableau 1. Chiffres-clefs des travaux maritimes et fluviaux 1
2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014
Chiffre d'affaires (M€) 1000 1291 1296 1135 1522 1865 1391 1191 1421 1293
Valeur ajoutée (M€) 308 342 381 ND 578 719 757 422 535 437
Valeur ajoutée au coût des facteurs 291 319 350 353 558 687 728 391 511 414
Emploi 1 4265 4413 4735 4065 5271 4922 4576 4611 3911 3600
Emplois ETP 2 3902 4037 4331 ND 4742 3972 4056 4218 3976 3487
Nombre d'entreprises 3 252 249 264 323 157 292 257 205 353 241
Exportations 602 795 793 S 54 85 S 707 927 943
Taux d'exportation (%) 60 62 61 S 4 5 S 59 65 73
  • ND non disponible
  • 1 Effectifs salariés au 31/12.
  • 2 Effectifs salariés en équivalent temps plein
  • 3 Entreprises actives au 31/12
  • ND Non disponible
  • S Secret statistique

Source : Source 2005-2007 : Eurostat et INSEE/SUSE, SIRENE, code NAF 2003 45.2R, entreprises de CA supérieurs ou égaux à 0,1 M euros. Depuis 2008 : INSEE/ESANE, code NAF 2008 42.91Z, entreprises de 1 salarié et plus. Douanes pour les exportations, transactions d'une valeur de 1000 euros et plus ou d'un volume de 1 tonne et plus.

Les travaux publics maritimes et fluviaux constituent une part modeste du secteur des travaux publics en France : généralement autour de 1% du CA total des entreprises membres de la Fédération national des travaux publics (FNTP), un peu moins en 2015. Le rôle des TP maritimes et fluviaux pour la navigabilité et l’adaptation des ports est cependant essentiel. Si les travaux portuaires constituent une part majeure des débouchés, d’autres créneaux existent, par exemple les énergies marines, qui requièrent des prestations de travaux publics maritimes spécialisés.

6.1. Activités en France métropolitaine

Selon les données de la profession sur la localisation des chantiers, la part des quatre régions principales, à savoir PACA-Corse, Nord-Pas-de-Calais, Basse-Normandie, Rhône-Alpes (anciennes régions), dépasse 46% de la valeur des travaux en 2015 (source : FNTP). Malgré les problèmes de robustesse statistique des résultats d’enquêtes d’entreprises sur une part modeste des travaux publics, ces chiffres indiquent une concentration géographique des travaux maritimes et fluviaux. Cependant l’importance relative de chaque région varie selon les années. Parmi les projets portuaires récents avec prise d’effets dans les années qui viennent, on peut citer Haropa avec 350 M€ d’investissements industriels en 2015 et 400 en 2016 (unités de production et implantations logistiques) et 90 M€ d’investissements publics en 2015 et 150 en 2016 (terminaux, écluse, chenaux) ; « Calais 2015 » avec 650 M€ (2015-2021) et Dunkerque avec 242 M€ (2014-2018) en travaux d’infrastructures et d’accès nautiques ; Nantes-Saint-Nazaire avec 170 M€ (2015-2020) en nouveaux terminaux (roulier, conteneurs, éoliennes).

6.2. Activités hors métropole et DOM-TOM

Les chiffres-clefs pour le secteur entier, comme ceux de la FNTP pour ses adhérents, indiquent une forte variabilité des exportations et de leur ventilation par zones géographiques selon les années. Cependant les résultats d’enquêtes sont fragilisés par la taille modeste des échantillons annuels pour la catégorie des travaux publics maritimes et fluviaux, petit sous-ensemble du secteur des travaux publics.

Les données du graphique 2 ci-après sont classés par zones géographiques du monde mais ne constituent pas exactement des données d’exportations : les territoires d’outre-mer français sont intégrés à ces zones jusqu’en 2013.

Tableau 2. Travaux publics maritimes et fluviaux : activités des entreprises françaises hors métropole
2009 2011 2013 2014 2015
Europe (M€) 1 215.6 38.3 47.6 29.8 0.4
Afrique (M€) 134.3 67.6 164.3 294.1 30.8
Amérique du Nord (M€) 0 45.4 75.2 36.5 0
Amérique latine (M€) 3.6 57.5 50.7 49.2 21.2
Moyen-Orient (M€) 2 4.7 3.1 57.8 10.5 0
Autres Asie (M€) 43.1 37.8 105 93.7 51.7
Océanie (M€) 0.9 18.3 4.3 22.2 0
DOM-TOM (M€) 3 ND ND ND 24.3 33.2
  • ND non disponible
  • 1 Union européenne et hors UE
  • 2 et Proche Orient
  • 3 Traité spécifiquement à partir de 2013

Source : FNTP / recueil statistique

Les stratégies d’investissement des ports ultramarins auront un effet sur les travaux portuaires dans les années à venir : ainsi la concurrence entre ports latino-américains et antillais, suite à l’augmentation de capacités du canal de Panama, va stimuler les investissements en Guadeloupe et Martinique ; à la Réunion, la croissance des trafics de transbordement devraient stimuler les augmentations de capacités portuaires sur cette activité.

6.3. Contexte européen

Dans l’UE-28, le secteur des travaux publics maritimes :

  • compte 4400 entreprises en 2013
  • pour un chiffre d’affaires cumulé de 13,5 milliards d’euros la même année (14,5 milliards en 2014),
  • plus de 73 000 emplois (dont plus de 70 000 salariés) les mêmes années.

Les effets de la récession et des politiques d’ajustements semblent s’être fait sentir surtout dans les pays d’Europe du Sud et d’Europe centrale. Parmi les projets portuaires importants, on peut citer ceux de Bermerhaven (240 M€, dont 180 M€ d’ici à 2019 sur un terminal éolien) ; Rotterdam (340 M€ en 2015-2016, en partie pour des infrastructures à conteneurs) ; Anvers (1000 M€ d’ici à 2030 en terminaux, quais, écluses et approfondissement de bassins pour trafics de vracs liquides et de conteneurs) ; Gand (environ 15 M€ par an annoncés pour 2010-2020 en infrastructures multimodales maritimes et terrestres, industrielles et de recyclage, y compris une nouvelle écluse à l’horizon 2021, pour le trafic vraquier, bénéficiant de contributions publiques complémentaires).

Tableau 3a. Travaux maritimes et fluviaux : chiffres d’affaires dans les principaux pays européens 1
2008 (M€) 2011 (M€) 2014 (M€)
Belgique 1382.7 3166.6 3003.2
Espagne 4001.8 2323.6 1431.8
Pays-Bas 1524.9 1686.4 ND
Italie 2070.8 1607.5 1405
France ND 1391.3 1292.9
Royaume-Uni 428.6 565.5 744.3
Pologne 957.7 886.2 707.6
Allemagne 397.4 361.7 479.5
Bulgarie 306.3 102.1 302.2
Roumanie 607.1 512.3 256.4
  • 1 Données France manquante en 2008 ; donnée Pays-Bas manquante en 2014.

Source : Eurostat

Tableau 3b. Travaux maritimes et fluviaux : emplois dans les principaux pays européens 1
2008 (ETP) 2011 (ETP) 2014 (ETP)
Espagne 26605 16833 10913
Pologne ND 9194 7227
Roumanie 14495 12482 6357
Italie 7722 6244 5455
Pays-Bas 4967 5792 5355
Hongrie 1682 3969 3614
France ND 4056 3487
Belgique 2013 2802 3096
Bulgarie 4457 2598 3070
Allemagne 2443 1946 2445
  • 1 Données Pologne et France manquantes en 2008.

Source : Eurostat