Secteur industriel
7. Câbles sous-marins

L’activité comprend la fabrication, pose et maintenance de câbles sous-marins immergés en profondeur et généralement ensouillés, destinés à transmettre des communications ou de l’énergie électrique. Les services commerciaux liés au montage des projets, sont compris dans l’activité ; l’ingénierie et l’exploration des routes de câbles ne le sont pas. Les ombilicaux ne sont pas pris en compte, faute de statistiques fiables.

Un nombre réduit d’entreprises appartiennent à cet ensemble composite. La fabrication de câbles, d’une part, et la pose et maintenance, de l’autre, sont des activités très différentes : production manufacturière d’équipements de pointe pour la première, travaux en mer spécialisés pour les secondes.

Tableau 1. Chiffres-clefs de la fabrication, pose et maintenance de câbles sous-marins
2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014
Chiffre d'affaire estimé (M€) 532 732 1083 1273 988 1069 652 542 491
Valeur ajoutée estimée (M€) 20 123 176 196 189 218 121 111 88
Emplois estimés (effectifs moyens) 1294 1396 1967 2091 1736 1943 1525 1363 1364

Source : INSEE (données INSEE/SUSE, NAF 2003 31.3Z sur 2006-2007, INSEE/ESANE, NAF 2008 27.31Z et 27.32Z à partir de 2008) ; Sycabel et entreprises ; Ifremer (estimations de la VA et de l'emploi à partir des statistiques d'entreprises INSEE et des données fournies par les entreprises).

Remarques

  • La comptabilité nationale (nomenclature d’activités) ne distingue pas la fabrication de câbles sous-marins de la fabrication de câbles en général ; la distinction est faite par la profession en valeur de production.
  • La pose et maintenance de câbles sous-marins est une activité comptabilisée pour partie dans l’activité de construction de lignes électriques et de télécommunications et pour partie dans celle du transport maritime. Cette ventilation résulte des activités principales des entreprises concernées, qui relèvent de l’une ou de l’autre catégorie. Le nombre d’entreprises intervenantes étant faible, les chiffres-clefs ici présentés sous-estiment l’importance de l’activité, qui est ainsi partiellement comptabilisée dans le transport maritime (cf. infra).
Tableau 2. Fabrication, pose et maintenance de câbles sous-marins : chiffre d’affaires France 1
2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014
Chiffre d'affaire estimé (M€) 2301 647 288 316 600 532 732 1083 1273 988 1069 652 542 491
Emploi estimé (effectifs moyens) 4480 2377 1363 1369 1560 1294 1396 1967 2091 1736 1943 1525 1363 1364

Source : Sycabel, INSEE, estimations Ifremer.

Observations

  • La cyclicité du secteur qui s’observe sur le graphique 2 résulte de l’évolution de deux marchés distincts : celui des câbles télécom et celui des câbles électriques.
  • En bref, les câblages électriques sous-marins couvrent en général des courtes distances (raccordement de littoraux distants : îles ou façades maritimes ; plateformes offshore, unités d’énergie marine, observatoires océaniques scientifiques et militaires) n’excédant pas quelques centaines de km. Les liaisons télécom sont souvent intercontinentales (plusieurs milliers de km) bien que les liaisons à courte distance constituent aussi un marché important. Les logiques économiques des deux types d’activités et de produits sont conditionnées par des demandes distinctes  ;  cependant les installations peuvent combiner les deux types de câblage. Leur point commun tient aux conditions extrêmes du milieu marin (variations de température, abrasion, oxydation, humidité, lumière du soleil) et aux interactions avec les autres activités maritimes (p.ex. dommages causés par les engins de pêche) ; ces conditions exigent, pour le matériel, des caractéristiques adaptées.
  • S’agissant des câbles de télécommunications, l’activité a progressivement repris après la baisse brutale du début des années 2000, sans retrouver les niveaux atteints avec les grands projets de la décennie 1990. Après une phase ascendante, la fabrication de câbles sous-marins s’est contractée à partir de 2011. Inversement, les opérations de pose et maintenance sont en croissance régulière depuis les creux des années 2004-2005.
  • La demande de liaisons télécom sous-marines se situe prioritairement en Afrique sub-saharienne, Asie de l’Est et du Sud-Est, Amérique latine (Brésil majoritairement) et Australie-Nouvelle-Zélande : une étude de 2013 a recensé 177 projets nouveaux d’investissement (lancés ou à l’étude) d’une valeur totale de 28,5 milliards d’USD. Cette demande est stimulée par les besoins croissants en capacité de transmission numérique par fibre optique. L’intérêt porté aux liaisons intercontinentales par l’Arctique est croissant.
  • Certains câbles télécom sous-marins, mis hors service par les opérateurs, sont réutilisés pour des besoins scientifiques (océanographie). Les cas s’observent surtout au Canada et aux Etats-Unis.
  • Le marché international de liaisons électriques est stimulé par les besoins de raccordement des régions insulaires ou isolées, par le développement des unités de production d’énergie en mer à raccorder aux réseaux et par les besoins d’interconnexion des réseaux électriques, eux-mêmes motivés par la recherche de sécurité d’approvisionnement, les coûts d’investissement en centrales électrique et les contraintes environnementales, notamment sur les émissions de CO2. En Europe, plusieurs liaisons ont déjà été réalisées, impliquant notamment la Norvège, le Danemark, les Pays-Bas, le Royaume-Uni, l’Allemagne et la France. Parmi les projets importants, citons la liaison Blyth (GB)-Kvilldal (NO), ligne à haute tension en courant continu (HVDC) de 730 km (capacité de 1400 MW), mise en service en 2021  ;  ainsi que la liaison Wilster (Allemagne)-Tonstad (Norvège), HVDC de 516 km en mer et 107 km à terre (capacité de 1400 MW), mise en service en 2020.
  • Les cours des métaux stratégiques pour la fabrication de câbles (cuivre, aluminium) ont été influencés par le ralentissement de la croissance depuis 2008-2009. Le rebond, perceptible après cette phase, ne s’est pas poursuivie après 2011. Cette baisse, favorable à une modération des coûts de production, n’a pas profité à l’activité, dont le chiffre d’affaires a suivi la même pente. Fin 2016 et début 2017, un grand nombre de matières premières, les métaux notamment, étaient concernées par une reprise des cours.
Tableau 3. Cours des métaux stratégiques pour la fabrication de câbles sous-marins 1
1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016
Cuivre GIRM (EUR/kg) 1.6 2.1 1.9 1.79 1.68 2.43 3.15 5.51 5.37 4.83 3.81 5.83 6.47 6.34 5.68 5.35 5.17 4.59
Aluminium LME (USD/kg) 1.36 1.55 1.44 1.35 1.43 1.72 1.9 2.57 2.64 2.57 1.66 2.17 2.4 2.02 1.85 1.87 1.66 1.6

Source : Sycabel, Cnuced