Microalgues toxiques : un chercheur de l’Ifremer nommé au comité directeur du GlobalHAB

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Raffaele Siano, chercheur au laboratoire DYNECO/Pelagos de l’Ifremer vient d’être nommé au comité directeur du GlobalHAB, la principale instance internationale chargée de coordonner les recherches sur les microalgues toxiques. Une belle reconnaissance pour ce spécialiste en écologie moléculaire du phytoplancton mais aussi pour l’Ifremer qui voit son expertise dans le domaine reconnue. Objectif du nouveau promu : mieux intégrer l'approche génétique dans les réseaux d'observation des microalgues à l'échelle mondiale.

Vous faites désormais partie de l’équipe des 10 scientifiques au monde qui compose le comité directeur du GlobalHAB. Pouvez-vous nous rappeler les missions de cette organisation ?

« Le Global HAB (Harmful Algal Blooms) est la principale instance internationale de coordination et promotion des actions  de recherches dans le domaine des microalgues toxiques. C’est un programme international parrainé conjointement par le Comité scientifique de la recherche océanique (SCOR) et la Commission océanographique intergouvernementale (COI) de l’UNESCO. Sa mission est de favoriser la coordination internationale et la recherche coopérative pour améliorer la compréhension et la prévision des phénomènes de prolifération d’algues nuisibles (HAB) dans les écosystèmes aquatiques. Rappelons que la prolifération des microaalgues peut avoir un fort retentissement sur l’environnement avec à la clé des mortalités massives de poissons, des dommages écologiques comme l’altération d’habitats marins et même des conséquences sanitaires et socio-économiques liées à la contamination des fruits de mer par des toxines que les microalgues peuvent produire ».

Quel sera votre rôle au sein de cette instance ?

« Je serai plus précisément en charge d’une des 12 thématiques développées par GlobalHAB, à savoir la thématique « biodiversité et biogéographie » qui consiste à évaluer la distribution géographique des micro-algues à l’échelle mondiale et leur potentielle expansion, mais aussi à procéder à l’identification de nouvelles espèces et de nouveaux risques sanitaires potentiels. Il y a un besoin de coordonner les protocoles d’analyses de micro-algues à l’échelle mondiale. J’entends notamment apporter mon expertise de recherche dans le domaine de l’ADN environnemental pour que l’approche génétique modernise les méthodes et complète les données issues des réseaux traditionnels d’observation des microalgues au niveau international ».

Les enjeux sont importants ?

« Effectivement. A l’heure du réchauffement climatique qui n’est pas sans influence sur ces phénomènes et alors que la France est l’un des pays les plus concernés par ces épisodes récurrents, nous devons plus que jamais donner de la visibilité à ces thématiques. Nous vivons une période de crises émergentes associées aux blooms des algues (micro et macro), comme le développement  massif de sargasses en Martinique et aux Antilles en général et la possible expansion  du syndrome de la Ciguatera, causée par des microalgues toxiques. »

« Je suis content de cette nomination qui est une reconnaissance personnelle de mon travail mais surtout une reconnaissance des compétences de l’Ifremer, déjà présent dans de nombreuses commissions et instances concernant les microalgues toxiques »

« Tout l’intérêt de participer à ce type d’instance est d’acquérir une vision globale sur ces problématiques et d’échanger avec nos homologues scientifiques pour faire avancer de manière coordonnée les projets de recherche dans ce domaine. Impatient de m’investir dans mes nouvelles fonctions, je suis content de cette nomination qui est une reconnaissance personnelle de mon travail mais surtout une reconnaissance des compétences de l’Ifremer, déjà présent dans de nombreuses commissions et instances concernant les microalgues toxiques, mais qui intègre pour la première fois la principale organisation scientifique dédiée à ces questions à fort impact environnemental et sociétal »