L’appui aux politiques publiques en pratique

Deux personnes devant des poches sur un parc à huître.

Prélèvement d'huîtres en Baie des Veys dans le cadre du projet ROME.

Pour mener à bien ses missions d’appui aux pouvoirs publics, l’Ifremer se base sur plusieurs types de moyens, humains et matériels. Les missions sont définies via des conventions signées avec les service de l’État. Les différentes actions sont organisées par la Coordination de l’appui aux politiques publiques de l’Ifremer. Ce service est l’interlocuteur privilégié des services de l’État, le point de sortie des productions (avis, expertises…). 

Des navires et des équipements

L’Ifremer s’appuie sur les navires, les systèmes sous-marins et les équipements scientifiques de la flotte océanographique française pour réaliser ses missions d’expertise et de surveillance. La flotte est indispensable pour l’évaluation des ressources marines ou pour mener les campagnes d’exploration et de surveillance du milieu marin. 

Des laboratoires de référence

L’Ifremer dispose de deux Laboratoires nationaux de référence (LNR) et un Laboratoire de référence de l’Union européenne (LRUE). Ces laboratoires sont reconnus par l’État ou l’Union européenne pour définir, optimiser et valider les méthodes d’analyse à employer par les laboratoires agréés par les pouvoirs publics. Les laboratoires de référence de l’Ifremer assurent une animation technique du réseau des laboratoires agréés. Ils réalisent aussi des analyses officielles et confirmatoires pour le compte de l’État.

Des réseaux de surveillance du milieu marin

L’Ifremer conçoit et initie des réseaux d’observation et de surveillance de l’océan. Ces réseaux permettent de vérifier la qualité des eaux (hydrologie, contaminants chimiques et biologiques,) et des organismes marins (pathologie des huîtres et moules, microbiologie, phytoplancton et mycotoxines…). Ces réseaux collectent des données sur l’état des (sidenote: Ressources halieutiques et conchylicoles Ce sont les ressources vivantes qui sont respectivement pêchées (poissons, crustacés, coquillages) et élevées (coquillages, poissons) pour l’alimentation humaine ou animale. ) . Une fois ces réseaux pleinement opérationnels, l’Ifremer passe la main : ces réseaux ont vocation à être pilotés directement par les services de l’État. Le rôle de l’Ifremer évolue alors en assistance à l’État, par exemple pour la révision des méthodologies d’échantillonnage, en fonction des paramètres à surveiller, mais aussi pour garantir la stratégie de traitement et d’archivage des données. Ce repositionnement permet à l’Ifremer de continuer à promouvoir une surveillance écosystémique : optimiser les programmes de surveillance entre eux, développe des méthodes nouvelles, plus intégrées, plus efficaces et moins impactantes au plan environnemental.  

Le Réseau d'Observatoires de Microbiologie Environnementale intégrée (ROME) est l’un des derniers réseaux lancés par l’Ifremer. Le réseau coordonne des prélèvements d’ (sidenote: ADN environnemental C'est une technique qui permet d'identifier les espèces présentes dans un milieu, sans isoler chaque organisme au préalable. L’ADNe peut être extrait à partir d’un échantillon naturel (eau, sédiment, etc.). Il s’agit d’analyser à la fois l'ADN de cellules intactes, mais aussi les traces d’ADN laissées par les organismes, via des urines, morceaux de peau, mucus... ) , dans les eaux côtières et les huîtres, pour identifier une grande variété de virus, bactéries et micro-algues toxiques ou pathogènes. Il s’agit de comprendre la dynamique des microorganismes connus et d’identifier ceux qui pourraient présenter des nouveaux dangers pour les humains ou les coquillages. Encore expérimental, ce réseau esquisse ce qui pourrait constituer à moyen terme les méthodes les plus courantes de surveillance du milieu marin.

Des données ouvertes 

Les données sont au cœur du travail de recherche. L’Ifremer met au point les stratégies de bancarisation adaptées pour stocker et faciliter l’utilisation des données issues des travaux de recherche et de surveillance. L’archivage de données est un savoir-faire historique de l’Ifremer. Il est aujourd’hui obligatoire de libérer les données sur l’environnement, et le portail Quadrige2 a été, dès 1996, l’un des précurseurs en matière de données ouvertes.  

Des groupes d’experts internationaux

Les scientifiques de l’Ifremer participent à des groupes de travail au niveau national, européen ou international.  Le rôle de ces groupes est d’améliorer et de coordonner les méthodes d’étude, afin de pouvoir comparer les données, et d’émettre des avis. Les experts de l’Ifremer sont impliqués au niveau européen dans le CIEM (Conseil international pour l'exploration de la mer) et le CSTEP (Comité scientifique, technique et économique des pêches) ainsi que dans des groupes de travail issus des conventions de mers régionales : OSPAR, convention de Barcelone, etc. 

Les scientifiques de l’Ifremer ont aussi vocation à participer à différents organes internationaux d’expertise scientifique, comme le Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC) et la plateforme intergouvernementale scientifique et politique sur la biodiversité et les services écosystémiques (IPBES).