Dérèglement climatique : un poisson tropical retrouvé jusqu’au cercle polaire

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Un poisson exotique, la Dirette de parin, a été signalé en mer de Norvège à la limite du cercle polaire. Une observation à relier au dérèglement climatique.

Un poisson exotique, la Dirette de parin, a été signalé en mer de Norvège à la limite du cercle polaire. Une observation à relier au dérèglement climatique.

Un poisson exotique, la Dirette de parin, a été signalé en mer de Norvège à la limite du cercle polaire. Une observation à relier au dérèglement climatique.

La Dirette de parin, poisson tropical des grands fonds, est retrouvée de plus en plus au Nord. Les signalements se sont multipliés en Islande, depuis les années 90, et plus récemment en mer du Nord. « Nous avons reçu et analysé en 2015 dans notre laboratoire de Boulogne-sur-Mer un premier spécimen, pêché en Mer du Nord au large de la Norvège. Nos homologues norvégiens ont également récupéré un individu au même endroit en 2015, puis un autre beaucoup plus au nord en 2017, à la limite du cercle polaire, raconte Pierre Cresson, écologue à l’Ifremer. Cette dernière capture semble bien liée au dérèglement climatique, car elle coïncide avec un réchauffement récent de la température de l’eau dans cette zone très septentrionale. »

L’espèce est rare et plutôt mal connue. La Dirette de parin évolue à des profondeurs entre 500 et 2000 m. Elle est habituée à naviguer dans une large gamme de température, par exemple quand elle migre entre les profondeurs et la surface où elle se nourrit de plancton.  Elle peut vivre plusieurs dizaines d’années et mesurer jusqu’à 40 cm. « Un peu comme le cœlacanthe, c’est un poisson des grands fonds, à croissance lente, ce qui pourrait le rendre vulnérable. Pour autant il ne fait l’objet que de quelques captures accessoires au niveau mondial, ce qui explique qu’il ne soit pas sur les listes des espèces menacées de l’UICN », explique Pierre Cresson.

Des signalements permis par les réseaux sociaux

Quelques signalements de Dirette de Parin ont été retrouvés grâce aux réseaux sociaux. Ces posts ont par exemple permis de constater que l'espèce est toujours présente en Islande. Ces informations permettent aux chercheurs de détecter de nouvelles expansions géographiques d’espèces dans le contexte du changement climatique.