Pollution & contamination

Fish & Click : 27 000 débris d’engins de pêche signalés en 3 ans

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Photo d’un flotteur de pêche, l’une des 25 photos présentées à l’exposition « Les engins de pêche perdus » présentée au Marinarium de Concarneau

Cette photo d’un flotteur de pêche est l’une des 25 photos actuellement présentées à l’exposition « Les engins de pêche perdus » présentée jusqu’au 30 juin 2023 au Marinarium de Concarneau.

Les citoyens sont mobilisés pour contribuer à la science, comme le montre le succès de l’application Fish & Click développée par l’Ifremer. En 3 ans, les pêcheurs, promeneurs et autres plaisanciers ont signalé 27 000 déchets d’engins de pêche. Des informations précieuses qui permettent aux scientifiques de dresser une première cartographie de cette pollution, en vue d’une meilleure gestion.

Abandonnés, perdus ou rejetés en mer, les engins de pêche peuvent abîmer les fonds et générer de la pêche fantôme en continuant à piéger des animaux marins. Autre effet indésirable, sous l’effet des vagues et des UV, ils se dégradent en microplastiques que les animaux marins peuvent ingérer, affectant ainsi l’ensemble de la chaîne alimentaire.

Grâce aux signalements dans le cadre du programme de sciences participatives Fish & Click, l’équipe du laboratoire Technologie et biologie halieutique de l’Ifremer de Lorient a pu identifier 27 000 déchets d’engins de pêche en mer et sur le littoral de Bretagne, de Normandie et des Hauts-de-France.

On voit une prédominance de cordages et de lignes mais des variations importantes d’une région à l’autre.

Sonia Méhault
Chercheuse au Laboratoire technologie et biologie halieutique
Ifremer

Parmi ces 27 000 engins et morceaux d’engins, les cordages constituent 45 % des signalements à terre, retrouvés majoritairement en Bretagne et dans les Hauts-de-France. Les observations en Normandie se démarquent avec 46 % de déchets de matériel d’aquaculture (poches ostréicoles, filets de mytiliculture…) et la Bretagne Nord avec 14 % de filets de chalut. En mer, 41% des déchets recensés sont des cordages et 37 % des lignes.

Connaître pour mieux gérer : ces données ouvrent la voie à des solutions pour la gestion des engins perdus et les recherches sur des engins de pêche biodégradables. Alors gardez encore l’œil ouvert et continuez à nous signaler les déchets d’engins de pêche que vous observez sur le littoral et en mer !

« Nous avons besoin de vous pour identifier les bonnes solutions à mettre en place et réduire cette pollution », souligne Dorothée Kopp, chercheuse à l’Ifremer au Laboratoire technologie et biologie halieutique de l’Ifremer. Alors, adoptez le réflexe Fish & Click pour nous signaler tout engin ou partie d’engin retrouvé en mer ou sur le littoral via le site internet Fish & Click ou sur l’application mobile Fish & Click.

Ces résultats s’inscrivent dans le projet européen Indigo, piloté par l’Université de Bretagne Sud, plus de précisions ici : http://indigo-interregproject.eu

Exposition photo : les engins de pêche perdus

Le projet de sciences participatives Fish&Click a permis aux citoyens de contribuer au recensement des débris d’engins de pêche retrouvés en mer ou échoués sur le littoral. Après trois ans de projet, l’Ifremer expose une sélection de clichés illustrant la diversité des engins observés. Parmi tous les clichés soumis par les citoyens, 25 ont été sélectionnés par un jury composé de Thomas Pesquet (spationaute), Maëlisse Audugé (pêcheuse), Véronique Bécaert (artiste), Rafaele Attia (chercheuse), Alain Le Sann (membre du Collectif Pêche et Développement), Nicolas Floc’h et Alexis Rosenfeld (photographes). Véronique Bécaert présentera une composition tissée à partir de débris d’engins de pêche et les élèves de l’école de Notre Dame de la Charité de Saint-Pol-de-Léon exposeront une œuvre collective réalisée avec des fragments d’objets qu’ils ont récoltés lors de nettoyages de plages.

Du 30 mars au 30 juin 2023 au Marinarium de Concarneau.

L’entrée de l’exposition est libre et gratuite.