Les sciences océaniques sont essentielles dans la lutte contre le changement climatique

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OneOceanScience

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Le 25 octobre, l’Ifremer, le CNRS et l’IRD, avec le soutien de la Plateforme Océan & Climat (POC) et de l’astronaute de l’ESA Thomas Pesquet, lancent un tour du monde digital des sciences océaniques et climatiques, baptisé OneOceanScience. Des scientifiques du monde entier participent. Ensemble, ils expliquent pourquoi les sciences océaniques sont essentielles pour mieux connaître et protéger l’Océan - « Why ocean science matters? ». Ils lancent aujourd’hui un appel d’urgence : l’Océan nous concerne tous et il doit être au cœur des négociations sur le climat.

Partager les connaissances et l'excellence de l'océanographie dans le monde entier

Réunis au sein de OneOceanScience37 scientifiques de 33 pays dans le monde prennent la parole à travers une série de courtes vidéos sur le site interactif oneoceanscience.com. Ils expliquent pourquoi les sciences océaniques sont essentielles — « Why ocean science matters? » —, comment le climat et l'Océan sont liés et quelles sont les solutions sur lesquelles ils travaillent pour préserver les écosystèmes océaniques et protéger la société face aux impacts du changement climatique.

Dans une vidéo filmée depuis la Station spatiale internationale, le commandant Thomas Pesquet, astronaute de l’ESA, partage également sa vision de l’Océan et exprime son soutien aux scientifiques.

Grâce à l’appui de la Plateforme Océan & Climat (POC), la campagne OneOceanScience sera également présente à la COP26 à Glasgow pour porter la voix des sciences océaniques au-devant de la scène des négociations internationales lors de la journée de l’Océan le 5 novembre.

Océan et Climat sont intimement liés

Le temps est venu de considérer l’Océan à sa juste valeur. Recouvrant plus de 70 % de notre planète, l’Océan nous connecte, nous nourrit, nous fournit de l’énergie, nous soigne, nous fait rêver…

« L’Océan est le thermostat de notre planète. Il a déjà absorbé 30 % du CO2 que nos sociétés ont émis depuis le début de l’ère industrielle et continue de stocker d’immenses quantités de chaleur atténuant ainsi les effets du changement climatique. Toute la question est aujourd’hui de comprendre comment l’océan fonctionne pour savoir jusqu’à quand il pourra nous protéger. C’est notre défi quotidien »témoigne Virginie Thierry, chercheuse en océanographie physique à l’Ifremer qui suit le réchauffement climatique jusque les profondeurs de l’Océan grâce à des flotteurs autonomes Argo.

« L’océan abrite une biodiversité marine incroyable. Nous avons déjà décrit des milliers d’espèces marines, mais vu l’étendue de l’océan, selon certaines estimations nous ne connaitrions que 10% de sa biodiversité. Des fosses sous-marines obscures à la clarté des eaux des récifs coralliens, la survie de ces espèces dans la nouvelle ère de l’Anthropocène est incertaine. Certains écosystèmes comme les récifs coralliens, qui abritent à eux seuls un quart de la biodiversité marine, sont en péril : 70 à 90% des récifs coralliens pourraient disparaitre si la température augmente de 1,5°C selon le GIEC. Or ces écosystèmes sont vitaux pour plus d’un demi-milliard de personnes. Alors aujourd’hui il n’est plus suffisant de documenter leur état de santé et leur déclin, des actions immédiates et proactives sont requises si nous voulons les protéger. La recherche se mobilise pour tester, développer et mettre en œuvre des solutions innovantes pour préserver ces écosystèmes face aux changements climatiques que connait la planète »souligne Laetitia Hédouin, chercheuse en océanologie biologique et environnement marins au CNRS qui travaille principalement sur les coraux, leur évolution et les moyens de les protéger ».

Phoque

Le temps est venu de considérer l’Océan à sa juste valeur.

« Les modèles développés par l’IRD et ses partenaires servent à représenter le fonctionnement des écosystèmes marins, pour projeter leur évolution sous influence du changement climatique et des pressions anthropogéniquesexplique Yunne Shin, chercheuse en biologie marine à l’IRD et présidente du conseil scientifique du Programme prioritaire de recherche (PPR) Océan-ClimatVéritable synthèses des connaissances sur l’océan, ils constituent de formidables outils pour proposer une vision de l’océan futur aux différents acteurs de l'océan - décideurs, gestionnaires, secteur privé, citoyens. Les modèles scientifiques montrent qu'il existe des solutions et mesures que nous pouvons actionner aujourd’hui pour se replacer dans une trajectoire soutenable en 2030 et permettre aux générations futures de vivre décemment, équitablement et en harmonie avec l’océan ».

« L'océan est immense, tant en surface qu'en profondeur. En outre, il est varié, des pôles aux tropiques, des côtes au large. Il subit de plein fouet les impacts des activités humaines, en se réchauffant, en s'acidifiant, en se désoxygénant. Le protéger est donc urgent et requiert toutes les forces collaboratives des communautés scientifiques. En effet, étudier et quantifier la complexité des processus océaniques pour envisager des solutions requiert un effort collectif majeur. C'est la motivation et l'esprit du Programme prioritaire de recherche Océan et climat »affirme Catherine Jeandel, chercheuse en géochimie marine au CNRS et co-pilote du Programme prioritaire de recherche (PPR) Océan et climat.

Aujourd’hui, le message de la communauté scientifique est clair et les faits sans appel : notre avenir dépend d’un Océan sain et les connaissances produites par les scientifiques sont essentielles pour mieux le protéger.

OneOceanScience, porte-voix des sciences océaniques à la COP26 

 Financé par le Programme Prioritaire de recherche Océan-Climat et labellisé comme action de la Décennie des sciences océaniques au service du développement durable de l’ONU, OneOceanScience ouvrira la journée Océan de la COP26 — Ocean Action Day ­— le 5 novembre à Glasgow.

« Resté trop longtemps en marge des négociations sur le climat, l’Océan doit être au cœur des décisions politiques. Le processus de reconnaissance du rôle primordial de l’Océan est en marche : en France, avec le lancement du Programme prioritaire Océan et Climat piloté par l’Ifremer et le CNRS, mais aussi en Europe à travers la mission « Restore our ocean and waters » et à l’ONU avec le lancement de la Décennie des sciences océaniques au service du développement durable. Pour amplifier cette dynamique positive, j’invite chacun à suivre et partager OneOceanScience, ce tour du monde digital, pour faire entendre plus encore la voix des sciences océaniques sur la scène internationale. »

François Houllier, Président-directeur général de l’Ifremer à l’initiative de la campagne OneOceanScience.

« Quand nos chercheurs et partenaires internationaux inscrivent leurs recherches sur les océans dans une réflexion interdisciplinaire s’appuyant sur des expertises en écologie, géographie ou encore dans les domaines socio-économiques, ils y intègrent également les dimensions culturelles et les savoirs endogènes. Ils fondent ainsi leurs approches sur des échelles tant locales que globales et nous rappellent combien l’Océan et le Climat sont deux univers indissociables. Préservons l’Océan, il a besoin de nous tous et maintenant ».

Valérie Verdier, Présidente-directrice générale de l’IRD

« L’océan est le point de rencontre de nombreux défis stratégiques. Aujourd’hui, la recherche sur l’océan s’impose au niveau mondial comme une nécessité pour la Terre et pour notre avenir. Le CNRS s’appuie sur ses forces de recherche pluri et interdisciplinaires pour aborder l’océan aussi bien par la philosophie, le climat, la sociologie, la physique, le droit maritime, la biodiversité, et bien plus encore. Il se mobilise avec ses partenaires pour faire connaître au plus grand nombre l’état critique de l’océan, et les réponses qui émergeront de la recherche. Ce n’est que collectivement que nous pourrons agir. Et pour l’océan, le temps est compté. »

Antoine Petit, Président-directeur général du CNRS

Grâce à son relais dans une trentaine de pays, la campagne OneOceanScience espère toucher plus de 7 millions de personnes dans le monde et les sensibiliser ainsi à l’urgence de préserver l’Océan.

Afrique du sud

Sarah Fawcett, Biogeochemical Oceanographer at the University of Cape Town :

« While the Southern Ocean and Antarctica may seem very far removed from our daily lives, the changes occurring in this region are already having global consequences. The Southern Ocean plays a central role in regulating climate by absorbing and storing more heat and atmosphere-warming carbon dioxide than any other ocean region. So the future of the Southern Ocean is our future. »

Australie

Alistair Hobday, Coasts and Ocean Research Director CSIRO Oceans and Atmosphere :

« We’re already seeing evidence of climate change impacts in the ocean. Species are changing distribution, abundance, and the time of year in which they perform breeding or migration. We’re working to provide solutions that can help people, species, and habitats. »

Italie

Debora Bellafiore, Researcher at CNR-ISMAR :

« Coastal areas are particularly vulnerable to the impacts of extreme events and need to manage climate change risks. Venice is considered a hot spot due to its fragility and risk exposure, but also a precious natural laboratory for the Marine Science Institute of the National Research Council to study of extreme events and future scenarios of sea level rise. »

Tunisie

Olfa Chaieb, Maître Assistant Enseignement Supérieur, chercheur INSTM :

« Our marine environment is in constant change; research conducted by the institute confirmed that the water temperature has risen by 1 degree; probably it will reach 2 degrees in the year 2050. Also the sea level rise will reach 30 to 40 cm. Certainly we are undergoing the effects of climate change. Hence, experts at the Institute are joining their efforts in various disciplines to find and anticipate adequate solutions. »

USA

Margaret Leinen, and I'm the director of Scripps Institution of Oceanography at the University of California San Diego :

« The oceans may provide a solution to some of our problems—because plants in the ocean, like plants on land, take up CO2 and give off oxygen. So if we restore some of the vast areas of mangrove, kelp, and seagrass that we have removed, we will enhance the ability of the ocean to take up CO2. We call this blue carbon, and it may be an important solution for us in the future. »

Kenya

Kenya Jacqueline Uku, Senior Research Officer and Research Coordinator - Kenya Marine Research Institute, President - Western Indian Ocean Marine Science Association (WIOMSA) :

« Science is helping us undertake experiments, undertake observational studies, and to monitor change that not only happens today or in an instance of time, but change that can be tracked over decades. Regional and global science, and ocean science in particular, are deeply important. And they are important because they help us understand the oceans. We are able to generate numbers, trends, patterns. We are able to describe species through scientific effort. And so, science can help us understand these risks, manage these risks, and do something about our survival in the midst of climate change. »

Chine

Prof. Wang Fan, Director of the Institute of Oceanology, CAS (IOCAS) :

« The ocean absorbs more than 90% of the excessive heat of global warming, causing deep-reaching ocean warming and acceleration of ocean circulations. These changes have led to enhanced diversity of El Niño and raised occurrence frequency of extreme events, modulating typhoons, flooding/drought events, and heatwaves, causing acidification, oxygen deficit, and biodiversity alterations. East Asia is to face the serious challenge of global climate change.The understanding and protection of the ocean requires the efforts from not only scientists and everybody living on this planet. »

Canada

Philippe Archambault, professeur titulaire en océanographie à l'Université Laval et codirecteur scientifique du Centre d'excellence ArcticNet :
« Un des aspects de nos travaux, c'est d'étudier l'effet de la diminution du couvert de glace en Arctique. Cette diminution du couvert de glace donc, permet d'avoir plus de lumière qui pénètre dans les océans. S’il y a plus de lumière, on peut donc avoir plus de plantes, donc de cellules phytoplanctoniques ou de grandes algues. Si elles prennent plus d'expansion, quels seront leurs effets ? Est ce qu'ils seront positifs, négatifs, sur la vie marine, un peu plus en Arctique ? »

Irlande

Martin LeTissier, Senior Research Fellow, MaREI Centre, Environmental Research institute (ERI), University College Cork (UCC) :

« Partnerships between scientists from social and economic, as well as environmental, disciplines with coastal communities allows us to use coastal and ocean science to inform their preferred futures, and co-design the solutions that will save and restore our coastal environments and provide resilience for coastal communities to the risks posed by climate change. »

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