Coquilles Saint-Jacques : encore un nouveau record en baie de Seine et en baie de Saint-Brieuc

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Une fois ramenées sur le pont du Thalia, les coquilles Saint-Jacques sont mesurées et triées par taille par l'équipe scientifique de la campagne COSB

Une fois ramenées sur le pont du Thalia, les coquilles Saint-Jacques sont mesurées et triées par taille par l'équipe scientifique de la campagne COSB.

D’après les dernières évaluations scientifiques de l’Ifremer réalisées cet été, les populations de coquilles Saint-Jacques en baie de Seine et en baie de Saint-Brieuc ont encore battu les précédents records d’abondance, confirmant la tendance favorable des dernières années. Tous les indicateurs de bon état de la population de coquilles Saint-Jacques dans ces deux zones sont au vert pour la saison de pêche qui démarre officiellement ce 1er octobre.

Deux campagnes d’évaluation des populations de coquilles Saint-Jacques sont menées par l’Ifremer chaque année sur les deux principaux gisements français. La première, en baie de Seine, a eu lieu du 2 au 18 juillet 2022. La seconde, en baie de Saint-Brieuc, s’est déroulée du 16 au 31 août 2022.

Plus de 105 000 t de biomasse exploitable en baie de Seine, 63 000 t en baie de Saint-Brieuc 

Sur la zone qui va de Barfleur (50) au cap d’Antifer (76), la situation en 2022 dans le gisement de la baie de Seine continue d’être exceptionnelle. La biomasse totale exploitable sur l’ensemble de la saison est estimée à plus de 105 000 t (dont 85 000 t dans la seule baie de Seine sensu stricto). L’arrivée d’une nouvelle génération de juvéniles est à nouveau très bonne. Et la présence d’un reliquat record de coquilles de 3 ans et plus, après une année complète d’exploitation, confirme la bonne santé de la population.

Seul bémol : les coquilles sont plus petites suite à un retard de croissance. A l’ouverture de la saison, l’ensemble de la population n’aura pas encore atteint la taille minimale réglementaire de 110 mm pour être commercialisée, on peut estimer que seuls 61 % (soit 64 425 tonnes) seront immédiatement exploitables. Le reste de la biomasse atteindra progressivement cette taille minimale en cours de saison. La production de phytoplancton dont se nourrissent les coquilles semble avoir été plus faible cet été, en raison du manque d’apport en eau douce et de la chaleur particulièrement forte. Ce constat, identique en baie de Saint-Brieuc, pourrait être l’une des raisons du retard de croissance observé dans les deux sites.

Dans la baie de Saint-Brieuc, la biomasse totale exploitable immédiatement (de 102 mm ou plus) annoncée aujourd’hui est à 46 000 t soit 5 % de plus par rapport à l’année 2021 déjà exceptionnelle.

Mais elle pourrait atteindre 63 100 t à la fin de l’année (milieu de la saison de pêche) selon la croissance des coquilles au fil de la saison (ce qui représenterait une hausse de +13 % par rapport à l’année dernière). La biomasse totale tous âges confondus dépasse cette année 87 700 t, en augmentation de 19 % par rapport à 2021 qui était pourtant l’année record depuis 61 ans. La biomasse de reproducteurs a augmenté de plus de 16 % par rapport à l’an dernier.

Ces chiffres confirment pour le moment la tendance favorable observée depuis le début des années 2010, en lien avec la gestion mise en place par les pêcheries françaises. On peut citer notamment la diminution globale de l’effort de pêche par la mise en place de dates et d’horaires de pêche, l’amélioration de la sélectivité des engins avec l’utilisation d’anneaux de drague plus grands, ou encore la mise en place en baie de Seine d’une zone de jachère qui change chaque année.

Les campagnes COMOR (Coquilles Manche orientale) ont démarré au milieu des années 1970 et les campagnes COSB (Coquilles Saint-Brieuc) dans les années 1960. L’objectif principal est d’estimer la biomasse exploitable (volume, distribution géographique, structure de la population) de coquilles Saint-Jacques Pecten maximus respectivement en baie de Seine et en baie de Saint-Brieuc. Les résultats issus de ces campagnes servent de base scientifique pour la mise en place des mesures de gestion régionale prises par les organisations professionnelles et l’administration des pêches. Ces campagnes impliquant un partenariat entre les scientifiques et les professionnels sont aujourd’hui co-financées par l’Union européenne via le Fonds Européen pour les Affaires Maritimes et la Pêche (FEAMP), avec la participation de France Filière Pêche (FFP) et de l’Ifremer.