Disparition de Paul-Henri Nargeolet : l'Ifremer et Genavir saluent un pionnier de l'exploration sous-marine

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Paul-Henri Nargeolet

Parmi les cinq passagers du sous-marin Titan, était présent Paul-Henri Nargeolet, explorateur français qui a consacré plus de 10 ans de sa vie à l’exploration des abysses à Genavir.

La direction et l’ensemble des personnels de Genavir s’associent à la douleur de sa famille et ses proches. Nous sommes très attristés par la disparition de cet explorateur insatiable de l'océan qui a marqué les esprits à Genavir. Ses plongées resteront gravées dans la mémoire de l'océanographie française. Nous transmettons également nos pensées les plus sincères aux proches des autres passagers du Titan.

Éric Derrien
directeur de Genavir

Spécialiste de la plongée à grande profondeur et passionné d'archéologie maritime, après un riche parcours au sein de la Marine nationale, Paul-Henri Nargeolet rejoint en 1986 l’équipe de Genavir qui opère alors les navires océanographiques de l’Ifremer et de l’IRD. En 1987, il fait sa première plongée à bord du Nautile sur l’épave du Titanic lors de recherches menées par l’Ifremer et l’équipe du scientifique américain Robert Ballard. En 1989, il prend la responsabilité de la direction des sous-marins d'intervention profonde de Genavir à La Seyne-sur-mer.

Paul-Henri Nargeolet était un meneur d'homme avec des qualités humaines indéniables et qui savait fédérer une équipe derrière lui et l’emmener jusqu'au plus profond des océans.

Jean-Paul Justiniano
alors pilote du Nautile à Genavir,
puis responsable de la direction des sous-marins

Au cours de sa carrière, Paul-Henri Nargeolet réalise 39 plongées à bord du Nautile dont une vingtaine sur l’épave mythique entre 1987 et 1998. Il quitte Genavir début 1996 pour se consacrer entièrement à l’exploration du Titanic et à la récupération de centaines voire milliers d’objets ; il replonge alors en 1996 et 1998 avec le Nautile.

« Alors jeune technicien, j’ai partagé six plongées sur l’épave du Titanic en 1996 et 1998 avec Paul-Henri Nargeolet, explique Xavier Placaud, pilote du Nautile et de Victor 6000, adjoint au service opérationnel des engins sous-marins à Genavir. Nous avons piloté ensemble depuis le Nautile le mini-robot « Robin » qu’il avait lancé pour pouvoir explorer les parties inaccessibles de l’épave. Paul-Henri a aussi piloté les opérations pour remonter une partie de la coque du Titanic, la Big Piece, qui pesait 18 tonnes. Nous avions organisé à son initiative depuis le Nautile une plongée retransmise en direct sur Discovery Channel pour permettre au public de découvrir l’épave du Titanic. Ce sont des moments forts que nous avons partagés ! Chaque année, Paul-Henri venait nous voir à la Seyne-sur-mer avec toujours la même passion et l’envie de retourner sur le Titanic. »

D’après les garde-côtes américains qui ont annoncé hier soir lors d’un point presse la découverte de débris sur le fond, le sous-marin Titan aurait très probablement implosé lors de sa descente vers l’épave du Titanic. Ces débris ont été retrouvés par le ROV américain Odysseus à environ 150 m de l’épave. Les garde-côtes américains (USCG Boston) ont annoncé ce matin que la suite des opérations ne requérait pas la présence de L’Atalante. Le navire océanographique fait donc route sur Saint-John’s où il arrivera demain, samedi 24 juin, dans l’après-midi.

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